Christina RAKOTOVOLOLONA

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Ra-Ben et les chevaux magiques

Sur une île ensoleillée, un fermier possédait un magnifique champ de fleurs. II s'en occupait avec ses trois fils : deux grands costauds et un petit troisième, tout maigrichon, qu'on appelait Ra-Ben.

Un matin, le vieil homme découvrit son champ complètement détruit.

Quel malheur ! Qui avait osé faire cela ? Pour attraper les bandits, le Père demanda à son fils ainé d'aller surveiller le champ. Ce que le fils accepta. Mais le soir, à peine assis, celui-ci s'endormit. Au matin, quand le fermier trouva son champ dévasté, il se fâcha.

Le soir venu, il envoya son deuxième fils. Hélas, le garçon s'endormit lui aussi. Alors, le lendemain, Ra-Ben dit :

  • Cette fois, c'est moi qui irai veiller !
  • Toi ! ricanèrent les deux ainés.

Mais Ra-Ben ne se découragea pas. À la nuit tombée, il se rendit dans le champ. Pour ne pas s'endormir, il se piquait le bout des doigts avec son couteau. Soudain, il vit descendre du ciel trois chevaux, un blanc, un rouge et un brun.

Ra-Ben était terrorisé, mais il rassembla son courage et demanda :

  • Pourquoi abimez-vous notre champ ?
  • Nous sommes des chevaux magiques, répondit le cheval blanc. Nous avons besoin de manger de belles fleurs pour vivre. Laisse-nous repartir et nous te donnerons chacun, une touffe de poils. Si tu as besoin d'aide, brûle une de ces touffes et nous viendrons.

Alors, Ra-Ben accepta et les chevaux promirent de ne plus détruire le champ.

Le lendemain, le fermier vit que son champ n'avait pas été dévasté et il félicita Ra-Ben. Vexés, ses frères voulurent savoir comment le petit avait réussi à effrayer les bandits, mais Ra-Ben garda son secret et la vie continua paisiblement.

Cependant, un beau jour, le roi du pays annonça que sa fille épouserait celui qui parviendrait à sauter par-dessus le château royal avec son cheval. Les frères de Ra-Ben décidèrent de relever le défi… mais ils échouèrent comme tous les autres cavaliers.

En entendant ses frères raconter leur histoire, Ra-Ben se dit : « Et si je demandais aux chevaux magiques de m'aider ? Je pourrais participer ! »

Alors, dès qu'une nouvelle épreuve fut annoncée, Ra-Ben sortit une touffe de poils, celle du cheval brun, et il la fit brûler. Aussitôt le cheval brun apparut avec, sur sa selle, un beau costume de chevalier. Ra-Ben l'enfila. Comme il avait fière allure !

Quand Ra-Ben arriva près du château du roi, personne ne le reconnut. Mais, tout le monde l’admira. D’un bond, le cheval brun sauta par-dessus le château. Puis il disparut dans le lointain, ramenant Ra-Ben chez lui.

 

Quand ses frères rentrèrent, ils dirent à Ra-Ben :

- Aujourd'hui, nous avons vu un cavalier extraordinaire. Mais toi, tu ne vois jamais ce qu'il faut voir ! Ra-Ben répondit :

- Et comment le pourrais-je ? Vous ne m'emmènerez jamais !

Le soir, le roi annonça que le cavalier qui avait réussi le saut devait le refaire et se présenter à lui. Ra-Ben fit donc brûler la touffe de poils du cheval rouge. Celui-ci apparut, apportant un costume rouge brodé d'or. Sur son dos. Ra-Ben fit un saut encore plus haut que le précédent, mais il disparut aussitôt. Le roi fit alors savoir dans toute l’île que te cavalier devait faire un troisième saut. Et cette fois, il était bien décidé à découvrir son identité ! Pour cela, le roi avait chargé ses soldats de tirer sur le cavalier mystérieux. Blessé, il ne pourrait pas se sauver !

Le jour de la dernière épreuve, Ra-Ben brûla la troisième touffe de poils, celle du cheval blanc. Celui-ci apparut, tenant dans sa bouche un costume blanc et or. Ra-Ben se rendit au palais, mais dès que son cheval s'élança pour sauter, pan ! pan ! des coups de feu éclatèrent. Et une balle toucha Ra-Ben au genou. Heureusement, le cheval le ramena chez lui et Ra-Ben se coucha aussitôt, car il avait mal. Pendant ce temps, les médecins du roi visitaient toutes les fermes pour trouver le blessé.

Quand ils arrivèrent chez la famille de Ra-Ben, ils examinèrent les deux ainés puis ils demandèrent :

- N'y a-t-il aucun autre homme ici ?

- Si, il y a Ra-Ben, dit le plus grand, mais il ne compte pas, c'est un prématuré !

- Nous devons quand même le voir.

Bien sûr, les médecins découvrirent tout de suite la blessure de Ra-Ben. Et quand ils retirèrent la balle de son genou, ils virent qu'elle portait la marque des soldats du roi.

Les frères de Ra-Ben s'évanouirent d'étonnement et, à leur réveil, ils lui firent mille excuses.

Alors, Ra-Ben enfila à nouveau le beau costume que lui avait apporté le cheval blanc et il suivit les médecins du roi. Celui-ci pardonna au jeune homme sa fuite quand il comprit que Ra-Ben n'avait agi ainsi que par timidité. Quant à la princesse, dès qu'elle aperçut Ra-Ben dans son costume d'or, elle tomba aussitôt amoureuse de lui !

 

R. Christina



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